Nuages de rentrée

éclaircies après les deux jours d’averses hivernales en Creuse, qui ont presque décorné la vache de l’abreuvoir, mais qui ont permis des expérimentations à la buvette (vin chaud, pomme-cannelle, prune-fromage…)

Un peu de soleil aussi à Gentilly et à Paris où l’on discuta voiture et greffe de moëlle devant l’hopital Jean Jaurès.

Demain, il va falloir se lever tôt.

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fausses vaches

L’abreuvoir d’emile a une vache sera ouvert du 20 au 28 août de 12h à 01h sur l’île de Vassivière, pendant le festival internanational et intercuculturel du conte en limousinsin.

Il y aura à boire (bière, jus divers, sirops, smoothies, soupes) et à manger (plateaux de fromages et charcute, boulettes de vache ou de pois chiche, la fameuse bouse blanche, les cônes artisanaux ou presque, et les soupes).
Pas cher et au profit d’Emile a une vache.

plages et frites limousines

Il n’y a pas pléthore de restos sur le plateau, mais en période touristique on eut compter sur les ouvertures saisonnières pour changer et se sentir en vacances à la playa.

Avant, les cabanes de Broussas étaient un des rares rades du coin qui servait des frites.
Les frites ont toujours été prétexte à cabanes, et on agrémentait ça de salades (les meilleures du coin, avec les graines et trouvailles de leur jardin, pour 6-7€ on fait pas mieux) et de punch qui fait marcher sur l’eau (garanti sans noix de coco).

Maintenant l’Atelier propose des frites au menu et c’est très bien, on en profite.
Mais on va encore aux cabanes pour le panorama, les salades, les concerts en plein air, le vent glacial, la plage, leurs crèpes maison à confiture maison, le superbe château fort en bois pour occuper les gosses, les ados du camping pour occuper les gosses ados, et aussi parce que les patrons sont sympas.

Et puis, récemment, on a fréquenté une autre cabane à frites qui s’est construit une terrasse avec magnifique vue sur le lac : la Baraka, à Nergout.
Ils y font des pizzas maison, des sandwiches à jeux de mots (avec kebab, andouillette, steack haché, du solide quoi) et la dernière fois il y avait un sound system sur la plage, de quoi vous mettre une ambiance drague de vacances de jeunes.

Et pour les vieux, le Bateau-resto de l’Escale sillonnait le lac en face. Du grantourismo.

Les jours et les nuits du 4 août

C’est passé, et ça s’est très bien passé. Comme si, après l’interdiction dans la ville d’Eymoutiers, tous les participants avaient voulu prouver à quel point une manifestation improbable, indépendante, autogérée et essentiellement politique (et radicalement sans étiquette, même pas ultra-senestre) pouvait être aussi bon enfant que chez les bisounours.


Le bourg de Peyrelevade y aura gagné. Il fut quelque peu décoré pour l’occasion, et, surtout, accueillant et vivant comme jamais je ne l’avais vu.


Après avoir filé quelques coups de main, j’ai complètement zappé le côté politique de la chose pour savourer les spectacles et le plaisir de retrouver les amis.
Plaisir aussi de tirer du sac les « Dernières nouvelles de l’homme » héritées de ma mère et d’en écrire, avec Christine, de beaux morceaux sur la route.

Parmi les découvertes : Ouffnoon, trio musical acoustique à textes.

Le chanteur dit des souvenirs de 1848 d’un menuisier parisien, un portrait de son grand-père arrivé par hasard en France, des réflexions de transports en commun. Presque du conte, des textes forts (un peu moins celui du métro), des musiques issues du répertoire baroque comme de John Zorn, en plus de leurs créations et jeux sonores tout à fait réussis.

Et aussi : Arterroriste, qui installa un « dispositif de surveillance durable et éco-compatible« , en fait un sténopé géant, aussi beau que fonctionnel. Belle expérience pour toute la famille, mais éviter les visites avec un groupe de gosses.

Et aussi : In extrêmiste, spectacle de cirque dans un décorum fanatique et burlesque, éminemment pédagogique : les enfants du premier rang y apprennent que le feu n’est pas si dangereux, qu’avec une arme on convainc n’importe qui de nous obéir, qu’après s’être fait exploser on va au paradis jouer du flutiau. En plus, ils cultivent leurs réflexes moteurs pour éviter de se prendre une bombonne de gaz ou une bombe géante sur le crâne.

Bref, c’est techniquement fortiche, et en plus, très drôle.

A part ça, niveau musique, Krekekekex Koax koax se sont surpassés sur la scène de la Croule

et il fallait bien ça pour nous donner le moral avant d’écouter Les liquidateurs

Trio (batterie / synthé / voix, et autant de masques à gaz en costards) qui pourrait être situé musicalement non loin de Programme, mais il semble qu’ils se situent avant tout politiquement : les textes sont dits (lus, sans doute) de façon relativement monocorde, mais avec une conviction énergique. Il y est question de Giordano Bruno (le penseur qui, il y a 500 ans, aurait le mieux compris les processus de domination actuellement à l’oeuvre), d’expérience métaphysique du quotidien avec un échange de petits pains au chocolat contre des rondelles de métal, des états d’âme et de la triste vie de deux fonctionnaires de police le long d’une voie ferrée, de l’espoir de comprendre mieux ce monde dans lequel nous vivons, et de contribuer sans ressentiment mais avec suffisamment de ressenti à le rendre meilleur.
Un tel contenu politique, aussi pointu et dépouillé, est assez inhabituel. D’après Jacques, il s’agit moins d’un concert que d’une performance. D’après moi, c’est aussi un tract, étayé par une analyse littérairement mise en forme et musicalement accompagnée. J’aimerais réécouter tout cela, mais pas de site internet en vue. On savoura l’instant.

On le savoura pendant 3 jours, il fallait se démultiplier pour assister à tout, je ne vais pas reprendre tout le programme. Je n’ai participé à aucune agora, vu aucun film (sauf la fin d’un docu sur Oaxaca et un peu de l’expo consacrée à cette commune libre).


Vendredi, il y eut un banquet populaire époustouflant sous le soleil, et à la nuit tombée de la nuit les concerts de Millenotes et Mana Orchestra qui firent danser toute la place de la Fontaine – barrée à la circulation. Puis La Marmaille, puis Fantazio et Benjamin Colin, qu’on ne présente plus bien que pas mal du public des bals trad ignorait leur existence. Du monde, de la bonne musique, des mots.

Et je ne tombe qu’aujourd’hui sur cette autre phrase de Vialatte : « La civilisation fait rage ».
Mais, comme le dit Louis Scutenaire que nous avons pas mal cité durant ces deux jours, « il faut savoir arrêter les citations au bon moment ».

Les merveilles du plateau

Qu’est-ce qu’on s’esbaudit, en ce moment. Faune, flore, paysages, tout y passe.


le cheval de Julie derrière le jardin de Sandrine et Stéphane,


les limousines au coin du chemin vers la Maulde.


Un tronc creux mais toujours debout, juste avant un tronc couché avec une hache mystérieusement restée plantée en son milieu, et peinte ‘Brive’.
Et juste après : un cercle de branchages, comme ceux que sait si bien faire la voisine.


Ou encore : les champignons que l’on ne ramasse pas car les limaces s’en occupent déjà (et de toutes façons, le phallus impudicus n’est pas réputé pour ses qualités gustatives).

La récolte de cèpes est précoce et très abondante, leur cours, comme les bourses, chute (5 € le kg, une misère). Mais les creusois préfèrent revendre leurs bolets plutôt que de risquer d’ingérer des bécquerels dispersés par le nuage de Fukushima. Nous, non, mais on récolte moins, et on mange le poulet fermier le dimanche.

bien que les privilèges aient été abolis depuis le 4 août.

Enfin, grâce à l’Atelier et aux concerts programmés par Emile a une vache, on s’esbaudit également des esgourdes. J’ai trouvé mon groupe de l’été, qui finalement ne ressemble pas tant que ça à Joe Jackson, mais a donné lieu à un des meilleurs concerts que l’Atelier ait connu : The world inferno friendship society.

C’était si plein et si remuant que je n’ai rien eu le temps de dessiner, mais leurs albums tournent en boucle depuis dans la maison.

Dans le genre plein, remuant et bon enfant, à Peyrelevade c’était bien aussi, j’y reviendrai.

Météo du plateau

Le 22 juillet à Royère, il a recommencé à faire beau. Les jours suivant sont incertains, mais même la pluie ne nous empêchera pas de fêter l’abolition des privilèges à Peyrelevade : http://www.nuitsdu4aout.com

Des nuits du 4 août initialement prévues dans la belle ville d’Eymoutiers (87), si jolie, si frileuse, au grand dam des pelauds organisateurs. Dans le département voisin, à Peyrelevade (19290), à plusieurs kilomètres de la gare la plus proche (Meymac), les élus sont plus accueillants. Il devrait faire beau là-bas dans les jours à venir.