L’alose est un poisson d’eau douce au goût proche du hareng, selon le poissonnier, qui en vend parfois en mars ou avril, moment où elle fraye dans les estuaires pour se reproduire. L’alose vraie (alosa alosa) est un poisson migrateur.
Alose, a lose, jeu de mots facile qui me rappelle que cela fait plus de 20 jours que j’ai perdu l’accompagnement sonore et néanmoins intellectuel de mes journées de travail. Radio France est en grève, et pour de bonnes raisons. Ce lundi de Pâques quelques émissions ont repris mais les échos du mouvement social en cours sont évoqués à l’antenne de France Cul par les journalistes. La grande table invite Alain Supiot pour son livre Gouverner par les nombres, comment en sortir ? C’est bien la logique de RGPP et la gouvernance de l’actuel directeur, plus encore que le déficit de la maison ronde (prévisible au regard de la grosse baisse de subsides, sans parler d’un chantier visiblement mal engagé) qui a déclenché cette grève (et aussi…). On ne sait toujours pas quelles orientations seront proposées mercredi, on parle toujours de suppressions de 200 à 400 postes, de ceux qui font la radio. Et qui continuent à en faire, même en grève, ailleurs que sur les ondes publiques pour expliquer un peu ce qui est en jeu, et comment se fait cette radio-là. Des solidarités émergent, bref : un mouvement. On découvre que du côté de Radio-Canada, c’est déjà pire.
Quand on l’écoute, la radio publique, lire les préconisations de la Cour des comptes et les déclarations de principe (mais n’annonçant rien de plus que des principes) de la ministre de la culture, cela a quelque chose d’énervant. On ne va pas aller jusqu’à remonter aux promesses de campagne de l’actuel Président (la formation tout au long de la vie, rien à voir avec les programmes de la radio publique, il faut croire), ou jusqu’aux déclarations émues du mois de janvier, où la culture et l’éducation nous sauveront de la barbarie… En manque, après ces journées de bande-son, on peut avoir envie de se mêler de ce qui nous regarde.
Le mardi 7 avril,il y eut une petite ballade , avec auditeurs et salariés, devant le ministère de la culture à 17h, puis une deuxième émission par la Société des Producteurs associés de Radio France, à 21h. Puis le dimanche 12 avril, une chaîne humaine, pour ceux qui tiennent à une radio de service public. En espérant que ce ne soit pas encore la lose (d’un acquis du Conseil National de la Résistance).
PS du 15 avril alors que je mets à jour cet article avec de plus en plus de liens : Syntone éclaire très bien les enjeux en cours : http://syntone.fr/luttes-et-creations-a-radio-france/