Chez Thivaud

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Les 8 vaches ruminent dans le champ du four à pain, elles rentreront juste pour la traite, vers 18h.

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D’habitude elles dorment au chaud l’hiver, mais là, l’étable est pleine.

chezthivaud03_siemmenthal-velleElle accueille deux génisses, ainsi qu’une velle, dans la salle à côté. Elle aura son biberon après la traite.

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Clément a choisi d’élever des Simmenthal, une race mixte lait /viande. Graphiquement je les trouve plus proches des Limousines que des Prim’holstein, pour rester dans mes canons habituellement croqués (elles ont cependant une robe proche des holstein, mais dans des tons marron. Je ne prends pas le temps de dessiner leurs taches).

C’est une race suisse, ça nous permet de plaisanter Roman, qui s’occupe d’elles pendant deux jours et demi, avant que la relève n’arrive. Les fermiers peuvent ainsi prendre quatre jours de vacances – la production de fromages reprendra à leur retour.

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Il reste une lapine dans les clapiers. Bien nourrie, comme les deux truies, à côté, qui boivent du petit lait.

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La ptite hirondelle / La boîte

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On finit par comprendre d’où ce poisson tient son surnom, il n’en demeure pas moins assez grotesque. Et néanmoins très fin pour qui le goûte.

Transition toute trouvée pour que je reprenne les mini-chroniques de livres pour accompagner les croquis de poisson (rappel de cette vieille tradition perdue d’emballer le poisson dans du journal).

Parmi mes lectures fraîches et enthousiasmantes, il y a une bande dessinée d’Olivier Texier parue chez Vide Cocagne : La Boîte. Pour être honnête, les livres d’Olivier Texier sont durablement enthousiasmants, et je crains que même lorsque l’on vivra dans une époque moins pourrie, pleine à craquer d’amour et de bon sens, on rira encore à ses sales blagues, on aimera toujours son dessin lâché et un peu tordu par l’énergie ou l’urgence.

laboite_couvLa boîte, donc, est un recueil de gags en cases sur une page et en couleurs, mettant en scène une petite galerie de personnages visiblement tordus : le patron est un pseudo-canard mou aux pattes en chenilles de robot, l’employé à mèche a une unique jambe sur roulette, le stagiaire (à raie au milieu) a 3 jambes, l’employé à moustache est presque un canard, la secrétaire gironde a une tête de dentier… Chacun vaque à ses occupations au sein de la boîte, et chacune de leurs actions n’est qu’une occupation, aussi vide qu’hilarante. Comme si l’absurdité n’était que l’asymptote* de la réalité la plus triviale du travail au quotidien. Le tout brocarde la passion insensée que l’on met à vivre face à des écrans ou entre collègues, pour ne surtout pas risquer de vivre un quelconque épanouissement par ailleurs – et surtout pas dans un cadre familial ou sentimental. Parfaite et grimaçante illustration de la servitude volontaire, qui donne tellement envie de quitter toute obligation professionnelle pour passer son temps à lire les BD d’Olivier Texier, en famille ou avec son amoureux/se. Dans quelques boîtes il doit bien être possible de les lire aussi entre collègues.

Un livre à offrir à sa famille, aux copains en arrêt pour burn out, aux nerds, aux cadres sups débordés, aux consultants, aux managers, aux stagiaires, au chômeurs, aux copains au RSA, aux candidats à la primaire et aux spécialistes du développement personnel ainsi qu’à tous les autres. A ranger à côté des autres BD d’Olivier Texier (par exemple Grotesk, chez Même pas mal), de Coucous bouzon, autre chef d’oeuvre sur le monde professionnel dessiné par Anouck Ricard, et même d’Ordinateur mon ami, de Lewis Trondheim.

Si vous aimez, vous aimerez aussi : Les trois jours qui ont changé le monde, d’Alexandre Géraudie, avec un dessin grimaçant, des personnages aussi bêtes qu’orgueilleux, un suspense présidentiel et un sale buzz.

La Boîte, d’Olivier Texier, éditions Vide Cocagne, 2016, 13 €

*Je fais des métaphores à partir de mes souvenirs des mathématiques ; tout ça pour signifier un point de contact à la limite d’épouser, corrigez moi si vous pensez que c’est un contresens.