Taupe blanche et roman-photo

taupe_blancheAprès le crapaud décapité, la taupe sur le buffet. C’est André qui l’a débusquée, et, parce qu’une taupe blanche, ça n’est pas commun, il l’a immortalisée d’une piqure de phormol.

L’histoire de la taupe, celle de Céline et André et bien d’autres sont à lire en roman-photo et en couleurs ici :

http://www.flblb.com/La-vie-de-chateau.html

Orangées de saisules

renoncules

Un dessin de la saison des boîtes de chocolat et des cartes de vœux, qui n’a rien à voir pourtant, si ce n’est un petit côté désuet. Dessiné au retour du marché et posté en retard car ça se fait peu d’étoffer les vœux avec des rimes en « cule ».

Blitz-Bretzel

Première chose à faire après 7h de train à jeun, en descendant en gare de Leipzig : se jeter sur un bretzel, puis une curry wurst. Pas de doute, cet alignement de stands de bouffe pas chère au bout de chaque quai : on est bien en Allemagne.

Le prétexte de cette escapade : le DOK festival de Leipzig qui programmait Maria Magenta. Mais c’était aussi pour aller voir ma cousine et sa famille.

Et leur maison, et leurs poules, et leurs lapins.

Les poules sont naines et japonaises. Des poules de luxe, enfin, une variété ancienne de poules d’ornement.

On les appelle « chabo » (petit, en japonais).

Il y a plusieurs variétés de chabo, mais toutes sont courtes sur pattes. Les Daruma (comme le petit coq noir que porte Lily, si je ne me trompe) ont la queue plus courte, une moins grande crête, et ont un caractère très doux.

Les chabo ont en général le bout des plumes un peu pointu, mais au Japon, on considère ça plus chic lorsque le bout est arrondi. Il y a donc des sélections génétiques dans ce sens.

Idem pour le pelage : les « Sakura » (fleur de cerisier) ont les plumes tachetées de blanc. Et c’est plus beau lorsque les points blancs sont homogènes. Ha, les concours de beauté de poulettes…

Là, je crois que c’est une sakura et son poussin.

Car un véritable amateur de chabo fait de la reproduction.

Bon, cette année, ils ont eu 6 mâles. Pas terrible pour les oeufs (ai-je oublié de dire que les chabo pondent des oeufs pas très grands mais tout à fait comestibles?)

Que faire des mâles ? La même chose que dans tous les élevages…

C’est très bon, d’ailleurs.

Et les lapins ? Ils ne pondent pas, ce sont uniquement des animaux de compagnie.

Et ils ne finiront pas comme les poulets : ces deux gros mâles sont bien trop vieux, et déjà castrés.

Pas de leçon de vie avec les lapins, donc.

Du moins pas les lapins de ma cousine.

Car dans le film de Mario Schneider, Mansfeld (The man’s field) il y a une scène d’abattage de lapin très bien vue (et très bien montrée en retour). Elle en annonce une autre, avec un cochon, mais je ne veux pas énumérer car on va croire que Mansfeld est un film de boucher alors que non. Ou un film militant vegan et : pas davantage.

Mansfeld est un documentaire sur des enfants d’une dizaine d’années, dans une petite ville d’ex-Allemagne de l’Est. Les devoirs, les passe-temps, les relations avec les parents… et puis, petit à petit, se dévoile une tradition propre à ce village, qui fête la fin de l’hiver avec un rituel très codifié. Les enfants y ont un rôle, ils s’y préparent.

Et c’est beau, ce film qui mène ses spectateurs à découvrir avec beaucoup d’attention de quoi sont faites ces vies et comment a lieu la transmission de savoirs, d’histoires, de la mémoire familiale et de la culture. ça commence comme un épisode de streap-tease, ça finit avec une fête populaire qui pourrait se résumer en une blague ou un synopsis de strip tease. Sauf qu’on n’a plus du tout envie de le résumer à ça, tellement on a passé de temps avec chacun, savouré les points communs et les différences de cette petite société.

J’espère que ce film sera distribué un peu en France, il le mérite. Il a eu le prix « Defa » pendant le festival, ça contribuera peut-être un peu à le faire diffuser.

Traits beaux des autres

Les traits, les beaux traits m’attirent.

L’autre jour, j’en ai acheté environ 8000. Des traits dessinés par Doune Tissot, qui les compte en les faisant (« Si l’on est distrait pendant le dessin et qu’il faut recompter, c’est l’enfer »), les entrelace et les trace avec application – ils ne se chevauchent jamais (« Il y a un moment de la journée pour ça. Souvent en fin d’après-midi, cela dépend de chacun. Vous dessinez aussi ? »).

Ses dessins de traits me parlent et m’en évoquent beaucoup d’autres.

Ceux de Robert Vigneau, mon tonton poète, me tombent dessus par hasard (de son blog, qu’il a fourni)


enlacés et toujours empreints de mythologies personnelles

Je pense aussi à Benoît Jacques, et je remets la main sur Le jardin du trait

Je me souviens du choc de cette lecture muette et liée par des coqs à l’âne graphiques. Découverte fortuite et marquante, dans une petite galerie du bas des lices à Rennes (en 2000? 2001?) qui exposait ses travaux et ses livres auto-édités.


Le jardin du trait est hélas épuisé, mais benoît jacques a fait bien d’autres beaux livres depuis.
Et celui-ci reste un des choyés de ma bibliothèque, avec ceux de Nylso.

Car bien sûr face à de beaux traits je pense à ceux de Nylso
encadré bien haut (je ne me lasse pas de cet horizon de hachures)

et suivi au quotidien
(en ce moment ses hachures vivent à cache cache avec ses animaux dialectiques)


et des hachures miniatures aux gigantesques arabesques de pinceau, il n’y a qu’un pas qui me mène chez Isabelle Rousseau

Tout cela est bien beau, c’est pour ça que je les cite (et donc ces citations graphiques ne sauraient être sous la même licence cc-by-nc-nd que mes dessins).

 

et je finis en savourant les traits qui s’inscrivent souvent dans les images filmées de Seamus Murphy qui signe 12 très(trop?) beaux courts-métrages pour l’album de PJ Harvey, Let england shake.

un peu de modernité

Mon père a bien apprécié de recevoir un ipade pour son anniversaire.

Il a lu avec plaisir le manuel d’utilisation, affiché en grosse typo et sur deux pages sur la machine posée à l’horizontale, en tournant les pages d’un coup d’index comme on le fait avec un livre en papier, mais en plus rapide et désinvolte.

Oui je sais on dit aillepade et pas ipade. Mais on dit ibouque, pas aillebouque.

L’aillepade, donc, a planté le lendemain et depuis il est entre les mains du service après-vente.

C’est râlant, pourtant je me suis retenue de glousser; non je ne ferai pas de mauvais esprit concernant les liseuses électroniques qui offrent aux malvoyants un nouveau confort de lecture- à condition de ne pas planter (c’est un maque : on ne dit pas qu’il plante, on s’étonne que « le système soit instable »). On accorde une seconde chance à la machine, et on parlera plus tard de l’offre existante en livres électroniques.

Autre chose : les livres, en papier ou en octets, sont ils des produits de première nécessité ?

Que tous ceux qui se posent la question prennent le temps de faire un tour par ici pour comprendre de quoi il retourne et par là pour une signature.

Souvenirs du nord

La digue du Braeck, à Dunkerque, avec la mer et les usines à gauche, la mer et l’Angleterre à droite (plein nord):

Des autochtones pêchent sur le littoral  nord de la digue, sous les fumées des usines pétrochimiques.

La plage de Malo-les-bains, à marée basse. Des autochtones ramassent des coquillages.

On mange de bonnes choses, dans de bonnes adresses :


(bien nourrissantes, les faluches. Mais ça ne vaut pas une tarte au Maroilles)

Chez Sé, Fabrice et Rachel, je ramène un plat typique :

Vraiment très facile à faire en salade, il suffit d’ôter l’arrête centrale des sprats et de poser de la salade à côté (variante : des pommes de terre).